C’est le monument romain d’Afrique du Nord, de loin le plus imposant, sa silhouette ronde et massive s’élève dans une plaine plate et désertique qui le laisse voir à très longue distance, et cela, d’autant plus facilement que la localité qui s’est développée autour de l’édifice a évité les constructions en hauteur.
C’est aussi l’un des ouvrages de son genre les mieux conservés, malgré les nombreuses vicissitudes qu’il a traversées dans le temps, en particulier le sévère bombardement au canon à boulets qu’il a subi à la fin du XVIIe siècle pour en déloger une tribu rebelle qui s’y était retranchée, ce qui provoqua une grande brèche dans le flanc de l’édifice.
De forme presque elliptique, le monument mesure 149 m de long sur 124 m de large et 36m de haut. Les gradins, aujourd’hui disparus et partiellement reconstitués, pouvaient accueillir jusqu’à 30.000 spectateurs, ce qui classe cet édifice en 7ème position après ceux de Rome, Capoue, Milan, Autun, Vérone et Carthage. L’arène, longue de 65m dans son grand axe, est traversée en sous-sol par deux larges galeries par lesquelles arrivaient acteurs, fauves et engins qui pouvaient être cantonnés dans deux séries de huit cellules souterraines.
Longtemps réduit au seul rôle de monument historique, le Colisée d’El Jem est, depuis à peu près deux décennies, utilisé comme espace culturel accueillant, en été, le festival de musique symphonique d’El Jem et d’autres manifestations artistiques.