Le 9 avril, pour la plus part des tunisiens surtout les jeunes, est d’abord un autre jour férié de l’année qui sera un e journée de printemps idéale pour sortir, se rencontrer ou bien prolonger son weekend pour aller un peu loin et changer d’air en bonne compagnie. Mais que célèbre t-on au juste pour cette occasion nommé « Fête des martyrs » ? Combien de Tunisiens sont conscients de ce qui s’est passé, un certain 9 Avril 1938, pour qu’ils profitent aujourd’hui en paix de cette journée de repos ?
Cette révolution consiste principalement à deux grandes manifestations à Tunis appelant à libérer le peuple du protectorat français et à la création d’un parlement Tunisien indépendant. L’une des deux manifestation a été dirigée par Ali Belhouane de la palace Halfaouine, l’autre par Mongi Slim du centre ville. Elles ont été marquées par une large participation du peuple y compris les femmes, les jeunes et les divers leaders politiques.
Extrait des événements du 9 avril 1938 en Tunisie Extrait des événements du 9 avril 1938 en Tunisie – Fête des MartyrsSouvenir du sang versé par les martyrs le 9 avril 1938 …Ils ont combattu pour la libérté…
Posted by Tunisia Documentary on jeudi 9 avril 2015
Le 9 avril 1938, à 11 heures, les étudiants de l’Université Zitouna ayant manifesté devant la résidence du bey à Hammam Lif se rassemblent à nouveau à la kasbah de Tunis, où une délégation va à la rencontre du grand vizir alors que le reste des manifestants se rassemble devant Dar El Bey. À l’issue de la rencontre, Ali Dargouth se lance dans un discours incitant les manifestants à passer à l’action. Ces derniers se dirigent vers la maison de Bourguiba pour y recevoir des instructions. Entre temps, Belhouane est convoqué par le juge d’instruction en début d’après-midi : il doit arriver à 14 heures au tribunal pour être interrogé à propos du discours prononcé la veille. Une foule immense se rassemble alors devant le Palais de justice où les forces de l’ordre accourent.
Les forces de l’ordre commencent d’abord par disperser la foule à coups de bâton pour frayer un passage à la voiture cellulaire qui doit emmener Belhouane. Les manifestants se retirent dans un premier temps vers la médina d’où ils reviennent plus nombreux. Les femmes sur les terrasses poussent des youyous qui sonnent comme un appel au martyr et jettent aux manifestants tous les instruments qui peuvent servir d’armes. La foule s’amasse en deux points de la médina, les places de Bab Souika et de Bab Menara, alors que les forces de l’ordre tentent de protéger le Palais de justice à la kasbah, où un zouave est poignardé, et la prison civile de Tunis située à quelques centaines de mètres de là. Les forces coloniales composées de policiers, de gendarmes et de zouaves repoussent les manifestants qui viennent de Bab Menara à coup de crosse mais ceux qui déboulent de Bab Souika sont accueillis par des coups de feu. Les forces de l’ordre finissent par tirer à l’automitrailleuse lorsqu’ils aperçoivent des émeutiers qui tentent de renverser et d’incendier le tramway et d’attaquer des automobiles.
Les heurts sanglants s’arrêtent à 18 heures et se soldent par 22 morts et près de 150 blessés. Le résident général se rend auprès du bey et promulgue une loi instaurant l’état de siège à Tunis, Sousse et dans le cap Bon.
Le lendemain, Bourguiba et Slim sont arrêtés et traduits, avec le reste des dirigeants du Néo-Destour6, devant le Tribunal militaire pour complot contre la sûreté de l’État. Le Néo-Destour est dissout le 12 avril, ses locaux fermés, ses documents confisqués et la presse nationaliste suspendue. Les militants du Néo-Destour entrent alors dans la clandestinité.